Association Internationale du Jeu de Ficelle

Les jeux de ficelle des iles australes

Introduction
par
Mark Sherman,
Pasadena, Californie

 


Résumé

 

Malgré plus d'un siècle d'intérêt anthropologique
pour le répertoire océanique du jeu de ficelle,
beaucoup d'aspects de l'évolution du répertoire
restent indéfinis. L'obstacle principal pour de tels
 études, a été le manque de données pour plusieurs
groupe d'îles clé. Cet article remplit en partie le
vide en décrivant trente-deux figures recueillies
dans les Iles Australes, il y a plus de soixante-dix ans
par l’ethnologue J. F. G. Stokes. Une approche multi-
disciplinaire a été entreprise pour analyser les figures
australes, la plupart d'entre elles viennent de l'Ile
isolée de Rapa. Une analyse linguistique des noms
des jeux de ficelle rapans suggère que beaucoup des
figures datent de la période préhistorique, qui sont
arrivées peut-être avec les premiers colons. Une
familiarité de longue durée est aussi indiquée par
des "méthodes d'analyses" détaillées, qui révèlent
que les méthodes de construction diffèrent souvent
quelque peu de celles recueillies dans les territoires
environnants, une constatation qui argumente contre
une introduction récente. Enfin, une analyse de
distribution détaillée révèle que le répertoire rapan
est composé de trois sous-groupes du jeu de ficelle:
les figures connue dans tous le Pacifique (les figures
noyau océaniques), les figures connue principalement
en Polynésie, et les figures connues seulement en
Polynésie Française. Quelques figures sont uniques
à Rapa. Les aspects variés de l'histoire régionale,
ancienne et moderne , sont étudiés dans un effort
pour comprendre comment les figures recueillies
par Stokes, ont été connues dans les Iles Australes.

  

Introduction

De récentes études ont montré que les répertoires
des jeux de ficelle sont composés de figures noyaux
et variantes (Firth & Maude 1970:7-8; Averkieva &
Sherman 1992:154). Les figures noyaux sont les figures
"parentes" d'un répertoire donné, alors que les figures
variantes sont les "enfants" des figures noyaux, résultant
d'altération, de modification, d'omission, et de
recombinaison des séquences techniques employées à la
 construction des
figures noyaux. Par conséquent, les
figures variantes sont confinées aux sous-régions
 spécifiques de la large zone étudiée. Taxonomiquement
parlant, une figure noyau et ses variantes constituent un
genre de jeu de ficelle, un groupe de figures apparentées
qui continue à "évoluer" alors que de nouvelles techniques
de construction sont inventées ou introduites de sources
extérieure. En analysant les techniques employées à la
construction de membres individuels de répertoires
 du jeu de ficelle
locaux, on peut construire des "arbres
généalogiques" qui documentent l'évolution de
répertoires variés
Averkieva & Sherman 1992:154-60;
Sherman 1993:80). Une fois que cette tâche aura été
accomplie pour tous les répertoires connus, une
comparaison des figures noyaux révélera, sans aucun
doute, les rapports sous-jacents, et ce faisant fournira
de nombreuses indications sur l'origine ultime des
 jeux de ficelle.

Jusqu'ici, cependant, les figures noyaux et variantes du
répertoire océanique n'ont pas été clairement définies.
Afin de distinguer des figures noyaux de figures variantes
locales, des collections représentatives de chaque unité
culturelle au sein de l'Océanie sont nécessaires.
Malheureusement, il existe encore plusieurs groupes
d'îles pour lesquels les collections du jeu de ficelle
n'existent pas. (c-à-d. les Marshalls, les Marianes,
et les Australes). De plus, beaucoup des collections
publiées sont loin d'être compréhensives (
c-à-d. les
collections de Samoa, Tuvalu (Iles Ellice), Vanuatu
(Nouvelles Hébrides), les Tokelaus, Tonga, les
Cook du sud, et des parties de la Micronésie).
L'analyse est de plus entravée par le fait, qu'il n'est
plus possible de réaliser une collection des jeux de
ficelle dans beaucoup d'endroits, la connaissance
locale ayant été largement anéantie en conséquence
de l'influence occidentale. Et c'est ainsi que, ces

dernières années, les analystes du jeu de ficelle ont
été forcés de se reposer lourdement sur des
 manuscrits inédits et des notes de terrain (ex. Firth
& Maude 1970; Emory & Maude 1979; Beaglehole &
Maude 1989, Averkieva & Sherman 1992). Les jeux
de ficelle présentés dans cet article sont, de même,
dérivés de notes de terrain qui ont été réalisées il
y a plus de soixante-dix ans par J. F. G. Stokes dans
les Iles Australes.

La signification de Rapa et son répertoire
du jeu de ficelle




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