Ayatori: Les Jeux de Ficelle Traditionnels du Japon 2
PAR
TAMA SAITO
Saitama, Japon
preparé pour publication par
YUKIO SHISHIDO
Kyoto, Japon
Douce enfance
Pendant les années 40, lorsque j'étais une petite
fille, nous vivions de manière désuète. La plupart
de ce que nous avions besoin pour vivre, était
encore fourni par nous-même. Dans mon village
il était normal pour une famille de faire pousser
sa propre production. Par ailleurs, de nombreuses
plantes sauvages comestibles étaient consommées.
Mais le riz et les autres céréales qui nous servaient
d'aliments de base étaient toujours difficiles à
trouver, en raison du manque de fertilité et des
conditions climatiques aléatoires. Les gens qui
vivaient dans des endroits qui ne convenaient
pas à la culture du riz, en raison de la géographie
défavorable ou des températures basses, étaient
obligés de ramasser des noix et des graines de
plantes sauvages.
Une fois j'ai entendu parler d'une vieille
femme de Neo, un hameau isolé dans les
fille, nous vivions de manière désuète. La plupart
de ce que nous avions besoin pour vivre, était
encore fourni par nous-même. Dans mon village
il était normal pour une famille de faire pousser
sa propre production. Par ailleurs, de nombreuses
plantes sauvages comestibles étaient consommées.
Mais le riz et les autres céréales qui nous servaient
d'aliments de base étaient toujours difficiles à
trouver, en raison du manque de fertilité et des
conditions climatiques aléatoires. Les gens qui
vivaient dans des endroits qui ne convenaient
pas à la culture du riz, en raison de la géographie
défavorable ou des températures basses, étaient
obligés de ramasser des noix et des graines de
plantes sauvages.
Une fois j'ai entendu parler d'une vieille
femme de Neo, un hameau isolé dans les
montagnes de la préfecture de Gifu, que racontait
que durant son enfance, les familles ramassaient
et mangeaient les noix du marronnier d'Inde
japonais pendant six mois à la place de
l'aliment de base, mais j'imagine que c'était un
cas extrême.
et mangeaient les noix du marronnier d'Inde
japonais pendant six mois à la place de
l'aliment de base, mais j'imagine que c'était un
cas extrême.
Tout le bois pour le fuel et toutes les plantes
pour les toits de chaume, étaient ramassés dans
les montagnes. En se qui concerne les vêtements,
bien que nous achetions des produits au marché
local, nous filions pour l'essentiel des fils de plantes
que nous cultivions comme le chanvre et la ramie,
que les ménagères-abeilles tissaient pour obtenir
du tissu sur un rouet. La soie obtenue de la culture
du ver à soie n'était pas destinée à
l'autoconsommation. Elle fournissait plutôt une
source nécessaire de revenu liquide. Notre
chaussant pour l'année consistait en une sandale
ou une botte faîte de paille tressée, fabriquée par
nos parents pendant les longues nuits d'hiver. Le
chaussant qui en résultait était doux et confortable
et retenait la chaleur. La literie était réalisée à
partie de gaines bourrée de paille. La paille était
aussi employée pour réaliser beaucoup d'autres
nécessités quotidiennes: capes de pluie, protections
destinées à de lourdes charges, toutes sortes de sacs,
nattes, et ainsi de suite. Les villageois pouvaient
exprimer la fierté locale et rivaliser les uns contre
les autres en embellissant leurs capes de pluie et
protections de portage de motifs décoratifs.
On dit que les feuilles des grandes plantes
servaient d'ustensiles de table à des époques
reculées, et un vestige de cette coutume survivait
dans notre village. En automne, de vieilles
femmes actives pouvaient souvent gagner un peu
d'argent en plus en ramassant et en bottant les
feuilles de magnolia qui étaient tombées, et qui
étaient vendues au fabriquant de tofu (lait caillé
d'une fève) ou à des boucheries dans les villes
lointaines. Les grandes feuilles étaient surtout des
substituts aux papiers d'emballage et pouvaient
aussi servir de récipients pour ces nourritures.
Notre style de vie dans nos villages isolés était
ainsi en contraste marqué avec les pratiques dans
les villes, où presque toutes les provisions et les
denrées quotidiennes étaient achetées avec de
l'argent. Les villageois n'achetaient jamais de
jouets pour leurs enfants. Les familles donnaient
à leurs enfants des jouets faits main comme un
unicycle, qui n'était rien d'autre qu'une rondelle
coupée d'un rondin. Ou ils fabriquaient une
balançoire et la suspendaient à la branche d'un
arbre ume (un abricotier japonais) devant leurs
maisons. Un père habile pouvait donner à son
enfant des jouets faits main de ses mains, comme
un cheval à bascule ou une voiture en bois à roues.
Lorsque les enfants grandissaient, ils fabriquaient
leurs propres jouets: les garçons fabriquaient des
échasses, une fronde, une toupie (koma en
japonais), ou un arc et une flèche en bois. Les
filles fabriquaient des otedama (évoqués
ci-dessous), ou un temari, un ballon de handball
qu'on faisait rebondir contre le sol. La balle était
faite de matériaux variés à chaque endroit.
Nous utilisions des têtes-de-violon (fiddleheads,
Matteuccia Struthiotteris) séchées de l'Osmonde
Royale pour former le coeur du ballon, ceux-ci
devenant de la cannelle colorée couverte de
frondes couvertes de feutre qui apparaissent en
été. Puis nous enroulions une ficelle de ramie ou
de chanvre autour du noyau et brodions un
motif fin sur la surface en employant des fils
colorés.
Mais étant donné que les garçons et les filles
devaient effectuer leurs tâches domestiques,
ils ne pouvaient pas passer tout leur temps à
jouer. Par exemple, si une fille était la fille aînée
dans sa famille, on s'attendait à ce qu'elle s'occupe
de ses jeunes frères et soeurs aussitôt qu'elle
retournait de l'école. En plus de leurs tâches
domestiques, ils participaient à des tâches variées
à l'extérieur. En automne, les enfants étaient
emmenés dans les montagnes pour chercher de
délicieuses baies et noix destinées aux collations
accompagnées de thé. Lorsqu'ils étaient là-bas,
ils chassaient avec enthousiasme, de petits
animaux comme des sauterelles, des loches, ou
de petits oiseaux pour équilibrer leurs régimes.
De retour au village, les petits garçons couraient
en groupes en jouant à des jeux extérieurs
jusqu'au coucher du soleil, alors que les petites
filles prenaient plaisir à jouer aux poupées et
ornements qu'elles avaient réalisés à partir de
plantes fleuries et d'herbes de toutes sortes, se
comportant comme si les collines et les champs
étaient leurs propres cours.
SUITE
Oubli du passé
Bulletins ISFA Bisfa 11 TAMA SAITO YUKIO SHISHIDO
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