UNE CONVERSATION AVEC CAMILLA GRYSKI: page 10
LA "LADY FICELLE" DU CANADA
par
MARK SHERMAN
Pasadena, Californie
Sherman: Parlons un peu de la vie après la
ficelle. Pendant les dix dernières années, vous
avez écrit plusieurs autres livres pour enfants,
n'est-ce pas?
Gryski: Oui, je l'ai fait. Juste après que
Superbe Ficelle ait été publié, en 1987, j'ai reçu
un appel de Sylvia Funston du magazine Owl,
un magazine pour enfants vraiment très
populaire, ici au Canada. Elle a dit, " Nous
cherchons quelqu'un pour faire un article sur
les mains, et vous semblez être la bonne
personne. Mais, vous devez le faire en six
semaines. "J'ai fait des recherches sur les mains,
et ai dépassé la date limite, mais j'ai seulement
vraiment gratté la surface. Après avoir déposé
l'article j'ai continué ma recherche sur les
mains: physiologie, peau, tendons, muscles, et
puis la communication, le langage des signes,
les gestes, les signes de main du baseball, divers
signes de langage, et en fin des jeux, compter
sur les doigts, le folklore, l'art, etc. J'ai montré
une liste à Kids Can Press et ai dit "Je veux
faire un livre là-dessous," et Ricky Englander
a répondu, "Cela a l'air de faire 19 livres!"
Sherman: Eh donc avez-vous écrit le livre?
Gryski: Oui. Nous l'avons appelé Mains habiles,
doigts agiles. Il a été publié en 1990. Aussitôt
après avoir pensé "mains", j'ai commencé à
regarder tout le temps les mains des gens, et
comment elles bougent lorsque les gens
parlent. Je voyais des mains partout. J'ai
discuté avec toute sortes de personnes sur
les mains. Je savais que je prendrais certaines
choses car elles avaient beaucoup de charme
enfantin. Je devais parler de la manière dont
les mains marchent. C'était la chose essentielle.
Manifestement, il y a des choses comme les
empreintes digitales qui sont jolies. Je suis
retournée à la Collection Osborne qui se
trouve dans la bibliothèque publique de
Toronto et j'ai cherché tous les vieux
Boys' Own Annuals et les Girls' Own Annuals.
J'ai appris beaucoup d'information amusante
de cette façon: des choses artistiques, des jeux,
des histoires de dé à coudre, des choses sur
les gauchers. Au début, je voulais juste me
documenter sur ce que je sentais qu'il fallait.
Puis j'ai cherché plus profondément dans la
communication, et puis dans le geste, et le geste
m'a conduit au langage des signes. L'histoire
du langage des signes m'a conduit au
langage des signes indien et aux moines
cisterciens, car ceux-ci possédaient les premiers
signes qui ont été écrits sur le développement du
langage des signes. J'ai fait tout cela, puis je me
suis intéressée à la physiologie des mains.
Lorsque j'ai fini, j'avais trois sections de base:
comment vos mains travaillent; vos mains
parlent; vos mains jouent - jeux, tours,
plaisanteries, art.
Sherman: Eh bien, cela a l'air plus sérieux que
vos livres de ficelle!
Gryski: Je me suis beaucoup amusée à trouver
des manières de communiquer les informations,
que j'avais apprises intellectuellement, à un
niveau universitaire aux enfants. Par exemple,
sur un point, j'étais vraiment déconcertée, car
je voulais intégrer dans mon livre, le "langage"
des mains: des phrases comme "mains sur"
(hands on), "bas les mains" (hands off),
"gagner les doigts dans le nez" (win hands down).
Je pensais, "Comment vais-je réussir à le faire?"
J'étais assise devant mon ordinateur un matin,
et j'ai eu une inspiration. J'allais réécrire
Cendrillon, et je voulais mettre dans chaque
phrase sur les mains, que je trouverai:
Cendrillon "d'occasion" (second hand) et elle
vit "au jour le jour" (hand to mouth). Les soeurs
ne lui ont jamais donner un "coup de main"
(helping hand) pendant qu'elle "trouvait le
temps long" (time hung heavy on their hands).
J'ai fini en intégrant plus de 50 de ces phrases
sur les mains dans la nouvelle version.
Sherman: Vous avez du passer beaucoup de
temps à juste lire.
Gryski: Oui, cela m'a pris deux ans pour écrire
ce livre à cause de toute la recherche inhérente.
La sorte de lecture que je devais faire était
incroyable. Je devais comprendre la physiologie
des mains, et puis le système nerveux pour le
sens du toucher. J'ai lu l'anatomie vertébrée
comparative à cause des arrangements similaires
des os dans l'aile d'une chauve-souris, et dans
la nageoire du dauphin. J'ai lu des théories sur
le développement du langage et beaucoup sur
l'anthropologie. Je devais apprendre tout sur
le langage des signes américain, un domaine
incroyablement complexe et politique. Ce
qui est important dans le non-fiction est que vous
recherchez à un niveau vraiment académique,
mais vous le clarifiez dans votre tête, d'une manière
qui soit compréhensible aux enfants. Puis c'est
vérifié par un expert, et enfin vous demandez à
un enfant de le lire.
Sherman: Donc avez-vous trouver des experts
qui étaient désireux de corriger les épreuves?
Gryski: Oui, ils figurent tous dans les crédits.
J'ai consulté des gens qui s'occupaient de mains
myo (muscles)-électriques, et j'avais quelqu'un
qui passait en revue les signaux de main du
base-ball. J'avais un ami qui était physicien à
l'Université de York, donc il passait en revue
la physique. Je connais quelqu'un qui est marié
à quelqu'un qui signe couramment, quelqu'un
qui travaille avec des enfants sourds. Il ont
vérifié chaque chose que je disais sur le langage
des signes car je voulais être juste- vous devez
être si attentif, vous savez. Et quelqu'un a vérifié
ce que j'avais écrit sur le braille. Ces experts
passaient en revue la section des empreintes.
Et je devais obtenir beaucoup de permissions pour
ce livre. C'est certainement le plus difficile que
je n'ai jamais écrit.
Sherman: Etait-il seulement disponible au
Canada?
Gryski: Non. Il a été repris par Addison Wesley
aux Etats-Unis et je pense qu'il a été traduit en
un ou plusieurs langages.
(en danois et en français*)
Sherman: Qu'avez-vous fait ensuite?
Gryski: Les Bracelés de l'Amitié, qui est sorti
en 1992. La recherche a été très amusante. J'ai
discuté avec des gens qui savaient comment faire
ces bracelets colorés à partir de fils à broder, et
avec des vendeurs de rue qui vendent des
bracelets noués d'Amérique du Sud. J'ai fait
beaucoup de bracelets moi-même, en
expérimentant avec les couleurs et les motifs.
Sherman: Comment avez-vous pensé aux
bracelets de l'amitié, comme sujet pour un livre?
Gryski: Ricky Englander de Kids Can Press
m'a dit, "vous savez, mes enfants font ces
bracelets, et les attachent à leurs oreillers avec
des épingles. Pourriez-vous examiner cela pour
voir si on peut en faire un livre?" Et donc, je
l'ai fait.
Sherman: Parlons des illustrations. Elles ont
l'air assez difficile à réaliser.
Gryski: Elles l'étaient, mais elles ont été faites
sur ordinateur.
Sherman: Donc vous leur avez donnés de petits
échantillons et ils les ont en quelque sorte mis
sur ordinateur?
Gryski: Oui. Je leur ai donnés de petits
échantillons, mais ils ont aussi lu les instructions,
et ensuite réalisé les bracelets eux-même. Cela
m'a pris des heures pour vérifier tous les
diagrammes, car lorsque vous faîtes des noeuds,
vous bougez les fils d'avant en arrière, n'est-ce
pas? Je me souviens d'avoir dit à mon éditeur,
"page 33, pas 13: les noeuds sont corrects, mais
les fils doivent être lus dans l'ordre bleu, or, violet."
C'était vraiment fastidieux!
Sherman: Eh bien je suis content que vous ayez
vérifié si attentivement. Si vous ne l'aviez pas
vérifié, il y aurait eu quelques pauvres enfants
qui auraient pu passer des heures à essayer de
découvrir ce qui était mauvais.
Gryski: Je suis d'accord. Le temps que j'ai
passé à contrôler le valait vraiment. Je pense
que c'est un petit livre attrayant. Et il s'est
considérablement bien vendu. Je reçois encore
des royalties.
Sherman: En 1993, Kids Can Press a publié
votre livre, appelé Boondoggle: faire des
bracelets avec des cordons en plastique.
Gryski: Oui, aux Etats-Unis, il l'ont appelé
Lanyards. De nouveau j'ai du vérifier tous
les dessins. Mais cela a marché et la
merveilleuse chose, était les gens qui me disaient
toujours, "Vous savez quoi? Nous savons que
vos livres sont compréhensibles. Lorsque nous
prenons un de vos livres, nous savons que nous
pourrons le comprendre.
Sherman: Votre livre le plus récent, publié par
Kids Can Press en 1995, est appelé Jouons: Jeux
Traditionels de l'Enfance.
Gryski: Oui, C'est sur les jeux traditionnels du
monde entier. Les parties les plus attrayantes du
livre sont les belles aquarelles de Dušan Petricic.
C'est un illustrateur brillant. Il a illustré pour le
New York Times. Nous avons acheté à Damian,
un original pour son anniversaire. Le voici. Pas
mal, n'est-ce pas?
Sherman: C'est si détaillé! Cela a du prendre
beaucoup de temps.
Gryski: C'est l'original du dos du livre...tous
les jeux sont illustrés. Les illustrations de Dušan
sont amusantes et très fluides. Je pense qu'il
travaille rapidement. Il vient de Yougoslavie.
Sherman: Est-il seulement disponible en
version reliée?
Gryski: Vous savez, je pense qu'il a du être
vendu broché, bien que je ne l'ai en fait, jamais
vu. Et il a été repris en Angleterre, ce qui est
vraiment bien. Kids Can Press l'ont amené
eux-même aux Etats-Unis, ils n'ont pas juste
vendu les droits, et donc je reçois des critiques
des Etats-Unis. Et il a été traduit en Allemand,
aussi.
* Notes de la traductrice
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