Association Internationale du Jeu de Ficelle

Quinze ans pour Ayatori

Hommage 

par
HIROSHI NOGUCHI

 

LES PREMIERES 7 ANNEES - AVANT LA
FONDATION DE NIPPON
AYATORI KYOKAI (NAK)

 

Mon premier article sur Ayatori
(jeux de ficelle en japonais).

 Au printemps 1972, j'ai reçu un appel téléphonique
de l'éditeur de Kagaku Asahi (un magazine mensuel
de science populaire publié par Asahy Shimbun
 Company). Il m'a demandé d'écrire une article
sur ayatori pour son journal, en réponse à une lettre
qu'il avait reçue pour la "Rubrique Lecteurs"
dans le journal d'Asahy Shimbun, pour une mère
active qui était désireuse de les apprendre, pour ses
deux fils qui allaient à l'école primaire. A cette
époque, j'étais Professeur au Département
 Mathématique, Faculté de Science et d'Ingénierie
à l'Université Waseda (à Tokyo), où je me suis
spécialisé en topologie (une sous discipline de
 géométrie moderne). En tant que topologue,
 je voyais ayatori comme étant  des nœuds très
spéciaux, c'est à dire, des nœuds triviaux
(ce qui signifie que tous les ayatori peuvent être
sans cesse déformés en un cercle cellule sur un
plan, sans avoir à couper et à rejoindre les bouts
libres). Alors, c'est tout ce que je savais sur
ayatori, bien que j'avais toujours vu des filles
jouer au Berceau du chat japonais.

 

Heureusement, j'étais libre: les étudiants étaient
de nouveau engagés dans des disputes sur le
campus (gakuen-funso), ils protestaient contre
la Guerre du Vietnam et le système rigide de
l'administration de l'Université du Japon, et
par conséquent l'Université Waseda était
temporairement fermée. Au début, j'ai été en
mesure de rassembler des fragments
d'informations sur les jeux de ficelle japonais
à partir de livres pour enfants, mais
l'information ne m'a pas assez motivé, pour
que je puisse écrire un article scientifique.
Puis j'ai demandé à mon collègue érudit, le
Dr. Takizo Minagawa, s'il connaissait des
livres étrangers sur les jeux de ficelle. Comme
on pouvait s'y attendre, il a immédiatement
repéré un livre dans notre bibliothèque de
math départementale, et me l'a apporté. Le
livre s'intitulait String Figures de
W.W. Rouse Ball. Dès que j'ai commencé à le
lire, j'ai appris que les jeux de ficelle étaient
autrefois connus dans le monde entier, un fait
qui m'a étonné, étant donné que j'avais toujours
supposer qu'ayatori, comme l'origami était
originaire du Japon. De plus, j'ai été captivé
par les instructions de l'auteur pour réaliser
près de trente jeux de ficelle. Peu après, j'ai
repéré le livre classique de C.F. Jayne
String Figures and How to Make Them et
obtenu des photocopies de deux livres de
Kathleen Haddon: Cat's Cradle from Many
Lands et Artists in String. Ces livres m'ont
appris que les jeux de ficelle n'étaient pas
juste un passe-temps pour enfants, mais aussi
une activité pour adultes, qui était assez sérieuse
pour être étudiée par de respectés
anthropologues. Rétrospectivement, c'est
l'appel téléphonique de l'éditeur et le livre de
Jayne qui m'ont introduit à une longue vie
de plaisir, passée à réaliser des jeux de ficelle.

Presque chaque nuit pendant cette première
 année, je ne pouvais pas aller me coucher
avant d'essayer de comprendre des descriptions
difficiles, de figures diverses du monde entier,
des motifs qui reflétaient la beauté de paysages
naturels, le soleil, la lune, les étoiles, les fleurs,
les animaux, les créatures mythiques, et même
les joies et les peines de la condition humaine.
J'ai rapidement eu assez de connaissance et de
matériel pour écrire l'article demandé.

 

En juillet 1972, mon article est paru dans
Kagaku Asahi. L'article de 10 pages,
"Small Cosmos Woven by Strings,"
(Petit Cosmos Tissé par des Ficelles)
comprenait des photographies en noir et blanc
et un essai de quatre pages intitulé "Ancient
String Figures and Modern Mathematics"
(Jeux de Ficelle Anciens et Mathématiques
 Modernes). J'y ai développé les points suivants:

 

    Les jeux de ficelle sont marginalisés dans les

cultures qui adoptent les valeurs occidentales.

 

     Les jeux de ficelle sont un des nombreux

éléments de la culture locale qui démontrent que
les peuples sans écritures avaient découvert,
indépendamment de la culture occidentale,
beaucoup de concepts basiques de mathématiques
modernes, comme l'induction mathématique
(c'est à dire, les nombres naturels et le zéro ainsi
que les nombres entiers), des algorithmes récursifs,
et cætera.

 

    Les jeux de ficelle sont un cadeau

formidable et charmant pour nous de nos
ancêtres. Pourquoi ne devrions pas recueillir,
sauver, et inventer de nouveaux beaux jeux
de ficelle pour nos descendants?

 

Les expressions que j'avais exprimées dans mon
article, ont été bien reçues par les lecteurs, et
j'ai commencé à recevoir des lettres d'autres
personnes, qui étaient intéressés dans les jeux
de ficelle, comme 
Teruhisa Ariki
Masahiko
Eguchi
, et Kinjiro Natsubori (Nabutori), tous
ont subséquemment contribué des essais sur les
jeux de ficelles pour Kagaku Asahi pendant
huit mois (de mai à décembre 1973).

Le dernier mois de 1973, mon premier livre,
Ayatori-I, a été publié par Kawade Shobo Shinsa.
A ma grande surprise, l'éditeur a vendu les 5000
exemplaires en deux semaines, un phénomène qui
a été mentionné dans les informations qui
étaient diffusées par NHK (Japan Broadcasting
Corporation), pendant les vacances du Nouvel
 An de 1974. L'énorme succès de mon premier
livre, m'a encouragé à écrire deux suites pour
Kawade Shobo Shinsa (Ayatori-II, publié en 1974,
et Ayatori-III, publié en 1975), plus trois livres
pour enfants.


Photo

 Couverture de devant d'Ayatori (1973), par
Hiroshi Noguchi.

 

Le livre de 166 pages est abondamment illustré
de photographies en noir et blanc, qui illustrent
des pas importants de la manufacture de chaque
jeu de ficelle.

 

En plus des favoris japonais, le livre inclut des
figures d'Afrique, de l'Arctique, le Pacifique, et
du sud-ouest de l'Amérique.

 

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